Dans l'entrevue qui suit, Eloïse, l'une des deux intervenantes de la BAM, nous explique son rôle et tout ce que vous devez savoir pour faire une demande d’aide alimentaire.
Vous verrez, c’est facile!

QUESTION: "Bonjour Eloïse! Tout d'abord, comment décrirais-tu ton rôle à la BAM?"
ELOÏSE: "Bonjour! Selon moi, être intervenante à la Banque alimentaire c’est avant d’offrir un accueil et une écoute bienveillante aux gens qui se présentent en situation de difficulté. Je reçois chaque personne sans jugement et en toute confidentialité pour l'aider à trouver des solutions d’aide alimentaire en fonction de sa situation budgétaire. Je suis aussi en étroite relation avec les organismes d’aide de la MRC Memphrémagog et le CSSS. Cela me permet d'accompagner le mieux possible nos usagers peu importe les défis qu’ils rencontrent."

Q.: "Qu’est-ce que tu apprécies le plus de ton travail?"
R.: "J’aime pouvoir apporter une aide concrète qui a un effet immédiat dans la vie des gens. Grâce à la relation d’aide qui se bâtit avec les usagers, je sens que mon travail contribue à faire la différence dans la communauté. Pour moi c’est primordial de pouvoir veiller à ce qu’un besoin de base comme l’alimentation soit comblé si on veut s’épanouir."
Q.: "Quelles sont les questions qu’on te pose le plus souvent?"
R.: "Je me fais souvent demander “Quelles sont les conditions ou le salaire minimum pour avoir droit à un dépannage alimentaire ?”. La réponse n’est pas si simple que cela. Oui, il faut tenir compte des revenus, mais aussi des dépenses du ménage. C’est pourquoi on invite les personnes à nous rencontrer pour effectuer une évaluation financière avec une intervenante."
Q.: "Comment se déroule l'évaluation financière?"
R.: "La rencontre a lieu à notre bureau de Magog et dure environ 20 minutes. L’intervenante discutera avec vous des sources de revenus et les dépenses du ménage. Cela nous permet de déterminer le budget mensuel disponible pour l’alimentation et le type d’aide qui sera offert en fonction de la taille du ménage.
Par exemple : le panier sera plus grand ou plus fréquent comme dans le cas des familles avec des enfants à charge. Notre programme Départ canon, destiné aux familles avec des enfants de 0 à 5 ans, donne droit à un deuxième panier dans le mois comprenant des couches, des œufs, du lait et des fruits et légumes. Tandis que les enfants d’âge scolaire peuvent bénéficier de collations santé.
Enfin, par souci d’équité, l’évaluation financière sera revue chaque année afin d’offrir l’aide la mieux adaptée à nos usagers."
Q.: "Comment préparer sa première rencontre avec l’intervenante?"
R.: "Afin d’évaluer sa situation financière, nous demandons que l’usager apporte les documents suivants :
- Preuves de revenus (allocations, aide sociale, chômage, etc.)
- Dépenses courantes :
- Bail ou reçu de loyer
- Facture d’Hydro-Québec
- Facture de fournisseur Internet ou de téléphonie
- Contrat d’assurance habitation ou auto
- Dépense d’automobile ou de transport
- Dette ou dépense récurrente
- Etc.
Si une aide lui est accordée, l’usager pourra aller composer son premier panier à l’épicerie sociale (... n’oubliez pas d’apporter 3-4 sacs réutilisables). Il y trouvera une grande variété d’aliments comme des fruits, des légumes, des viandes, des produits laitiers, des pains variés, des condiments, ainsi que des produits d’hygiène, des couches, etc. En général, la valeur d’un panier d’épicerie est d’environ 320 $ pour une famille de 4 personnes."

Q.: "En plus d’un panier de nourriture en main, comment repartent les gens après une rencontre à la BAM?"
R.: "Les personnes que je rencontre à la BAM sont parfois anxieuses ou gênées de demander de l’aide lors de leur première visite. Je crois que la confiance s’installe entre nous et graduellement, elles voient qu’il y a des solutions et qu’on peut les aider. Je suis heureuse de les voir repartir soulagés d’avoir partagé leur histoire, mais surtout qu’on les ait entendus."
Q.: "Je n’ai pas de quoi nourrir ma famille aujourd’hui. Que faire?"
R.: "En général, on souhaite que les gens prennent rendez-vous afin de pouvoir mieux planifier nos effectifs, mais on comprend qu’il arrive que le besoin de manger ne puisse pas attendre le lendemain. Dans ce cas, nous pouvons dépanner exceptionnellement. Rappelez-vous qu’on distribue aussi des surplus alimentaires gratuitement chaque jour de 10 h 30 à midi à la Dépense. C’est ouvert à tous et aucune question n’est demandée. Il suffit d’apporter vos sacs réutilisables!"
Q.: "As-tu un conseil à donner à une personne qui hésite à demander de l’aide?"
R.: "Il ne faut pas se sentir mal de demander. C’est notre mission première, notre raison d’exister à la BAM. On est là justement pour vous aider. Parfois, certaines personnes croient à tort que le fait de recevoir de l’aide enlève les ressources à d’autres personnes qui sont encore plus en difficulté. Il faut passer par-dessus cette gêne. Je dis souvent qu’un trou dans un budget, ça peut arriver à n’importe qui. Et qui sait, peut-être qu’un jour ce sera à votre tour de redonner au suivant."